RAYMOND PELLEGRIN
Vrai nom : Raymond Louis Pilade Pellegrini.
Né à Nice (Alpes-Maritimes)
le 1er janvier 1925.
Décédé à Garons (Gard) le 14 octobre 2007.
Raymond Pellegrin fut le benjamin et le dernier survivant de la
bande à Marcel Pagnol.
Sa carrière, très féconde, commencée il
y a 66 ans, traverse toute une période éminemment intéressante du cinéma
français.
Néanmoins, comme beaucoup de ses
camarades, Raymond Pellegrin a connu les bonheurs de
la gloire et les affres de l'oubli.
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ils de parents toscans établis à Nice, à 14 ans, il
perd Attilius, son père, restaurateur.
Cela l'oblige à travailler plus tôt que prévu et
bien que son voeu le plus cher soit de devenir officier de marine, il doit
aider sa mère. Il commence par de petits
métiers comme notamment apprenti dans le bâtiment, marchand de glaces et garçon
de restaurant.
Les vicissitudes de la vie, Raymond les connaît très
tôt.
Deux ans plus tard, sa vocation se dessine : il
décide qu'il sera acteur et s'inscrit aux cours d'art dramatique dispensés par
Pierrette Caillol, l'épouse du cinéaste Yvan Noé qui, par ailleurs, lui offre
son premier rôle au cinéma dans Six petites filles en blanc.
Un an plus tard, il a 17 ans, il débute au Palais de
la Méditerranée à Nice dans Le président
Haudecoeur de Roger Ferdinand.
L'année suivante, il joue Un déjeuner de soleil d'André Birabeau. La pièce tient une semaine, sa partenaire a
pour nom Giselle Pascal.
A ce moment, il ne se doute pas qu'elle occupera,
par la suite, un rôle important dans sa vie.
En 1943, alors qu'il se produit au Théâtre de Monaco
dans C'était en juillet, une pièce en
quatre actes, dont chacun lui permet de multiples transformations, Marcel
Pagnol qui est dans la salle le découvre et subodore en ce jeune passionné un talent
infiniment prometteur.
En 1945, il l'engage pour une reprise de son Topaze
au Théâtre Pigalle à Paris, puis pour la création le 14 décembre 1946, toujours
à Paris, de César au Théâtre des
Variétés. Il interprète un convaincant
Césariot auprès de Henri Vilbert en César (Raimu étant décédé trois mois plus
tôt), Arius en Panisse et Orane Demazis en Fanny.
Dès cet instant, pièces et films s'enchaînent sans
discontinuer.
Impossible de citer tout l'actif théâtral de Raymond
Pellegrin. Retenons et sans que cela
soit dans l'ordre chronologique : Etienne
de Jacques Deval; Savez-vous planter
les choux ? de Marcel Achard; La
première légion d'Emmet Lavery; Jupiter
de Robert Boissy; Shéhérazade de
Jules Supervielle; Evangeline de
Henry Bernstein, avec Danielle Darrieux;
Les petits renards de Lilian Ellman, adaptée en français par Simone
Signoret qui se réserve le premier rôle féminin (Théâtre Sarah-Bernhardt); L'engrenage de Jean-Paul Sartre; Le zéro et l'infini d'Arthur Koestler; Leocadia
de Jean Anouilh et Boulevard Feydeau, les deux avec à nouveau Danielle Darrieux, Adorable Julia de Marc-Gilbert Sauvajon, avec Madeleine Robinson;
etc.
Il accompagne souvent les tournées, notamment les
Karsenty pour : Histoire de rire
d'Armand Salacrou, avec Odette Joyeux; Liberté
provisoire de Michel Duran, avec Giselle Pascal; Quadrille de Sacha Guitry; Topaze,
etc.
Le 7 octobre 1955, il crée Judas de Marcel Pagnol au Théâtre de Paris avec Jean Chevrier en
Ponce Pilate, Léonce Corne et Daxely.
Malheureusement, la carrière de cette pièce n'est guère brillante et
est, en outre, émaillée de nombreux accidents.
Un soir, en sortant de scène à la fin du second
acte, Raymond Pellegrin tombe en syncope et doit être remplacé au pied levé par
Roger Rudel.
Celui-ci se défend fort bien, mais s'effondre au
bout d'une semaine : crise d'appendicite foudroyante.
Elvire Popesco, directrice du Théâtre, prie tous les
saints de sa Roumanie natale, mais cela n'empêche pas le pauvre Judas de s'arrêter au bout de dix
semaines. Elvire est contrainte de
reprogrammer son grand succès Ma cousine
de Varsovie de Louis Verneuil qu'elle défend avec Lucien Baroux et
Jacqueline Porel.
La filmographie de Raymond Pellegrin comporte près
de cent titres parmi lesquels il faut, bien sûr, élaguer.
Les producteurs lui découvrent, tel Janus, un double
profil et lui font jouer les "bons" et - plus souvent - les "méchants".
Des
rôles de durs, de proxénètes, de flics ou de truands.
Il possède une voix reconnaissable entre toutes,
somptueuse, soyeuse, qui n'est pas sans rappeler celle de Charles Boyer, un
physique et surtout un talent qui s'affirme de film en film.
Citons le puisant réquisitoire de Cayatte Nous sommes tous des assassins dans
lequel il incarne Gino, le jeune Corse condamné à mort pour avoir vengé
l'honneur de sa famille. Ce film est le
catalyseur de sa carrière cinématographique et son interprétation est
récompensée par le "Prix du Meilleur acteur français".
S'il est le tendre instituteur amoureux de la
ravissante sauvageonne de Manon des
sources, il peut aisément changer de registre, notamment en devenant
l'infâme souteneur de Françoise Arnoul dans Les
compagnes de la nuit.
Dans Le grand
jeu, version Siodmak, Jean-Claude Pascal, aveuglé par la jalousie, le tue pour
les beaux yeux de Gina Lollobrigida.
Dans Le feu dans la peau, il
vit avec Giselle Pascal un drame aux amours passionnées et torturées.
S'il incarne l'amant diabolique de Jeanne Moreau
dans Les intrigantes de Henri Decoin,
il peut se métamorphoser auprès d'elle et cela sans aucun problème en bon
médecin de campagne pour Les hommes en
blanc, tiré du célèbre roman d'André Soubiran.
Ces années 50 sont des années fortes pour le
comédien dont l'apothéose est le sacre que lui réserve Sacha Guitry en lui permettant
de personnifier un Napoléon plus vrai que nature.
Il remplit son rôle avec une
conviction et une parfaite crédibilité.
Le "Prix Triomphe du Cinéma français" lui est fort justement
attribué en 1955.
Carillons sans
joie,
qu'il tourne en 1961 avec Paul Meurisse et Dany Carrel ne suscite pas l'intérêt
des spectateurs, mais nous nous plaisons de le citer tout simplement parce
qu'il est réalisé non loin de son domicile de l'époque, près d'Aups.
Par contre, en 1966, Jean-Pierre Melville lui offre
une excellente composition dans son percutant suspense policier Le deuxième souffle, tiré d'un roman de
José Giovanni. Il incarne un truand marseillais associé à Lino Ventura pour un
hold-up sanglant.
Signalons aussi qu'à cette époque, il prête sa voix
aux Fantômas d'André Hunebelle.
Après une prolifique carrière en France et l'arrivée
de la Nouvelle Vague, il connaît un passage à vide.
Le doute s'installe, s'incruste et le taraude.
L'amertume aussi, ce qui est bien
compréhensible.
Les pourquoi et les comment se bousculent et ne
trouvent pas de réponses.
En outre, de son propre aveu, il n'est pas doté d'un
caractère tellement facile. Des
emportements, des vérités tranchantes qui ne favorisent rien surtout dans un
métier où on ne se réjouit pas souvent du succès des autres et où l'amitié
s'avère souvent superficielle...
Heureusement, le cinéma transalpin l'appelle. Un "second souffle" en quelque
sorte, mais qui arrive bien à propos. Il
tourne des films intéressants, notamment ceux de Pasquale Squitieri, des moins
bons, un Maigret avec Gino Cervi dans
le rôle titulaire et même un western Quanto
costa morire tourné dans les Abruzzes avec un "vrai" cow-boy
importé d'Hollywood : John Ireland
Il revient en France en 1981, à l'appel de Claude
Lelouch pour sa grande fresque familiale Les
uns et les autres dans laquelle il incarne un directeur de music-hall
parisien, père de Francis Huster.
Deux ans plus tard, il remet çà avec Lelouch pour Viva la vie !, mais
le film n'enregistre qu'un succès d'estime.
Il est également sollicité, il est important de le
rappeler, par des réalisateurs américains et non des moindres puisqu'il s'agit
de Nicholas Ray (Amère victoire),
Sidney Lumet (Vu du pont d'après la
pièce d'Arthur Miller) et Fred Zinnemann pour Et vint le jour de la vengeance.
Et puis, il y a aussi la télévision avec, entre
autres, Le drame de Sainte Hélène de
Guy Lessertisseur; Jeanne d'Arc de Pierre Badel, etc.
Elle lui confie plusieurs téléfilms dont le
désormais célèbre Châteauvallon de
Paul Planchon et Serge Friedman dans lequel il interprète un chiffonnier
milliardaire, ainsi que la série des sept épisodes du commissaire Rocca, une
série un peu brutalement interrompue par TF1.
Raymond Pellegrin
épouse Dora Doll le 12 juillet 1949 à la mairie du 17ème arrondissement
de Paris. Ils divorcent le 11 juillet
1955. De cette union naît Danielle, dont
la marraine n'est autre que Danielle Darrieux.
Il convole en secondes noces le 8 octobre 1955 à Bures-sur-Yvette
(Yvelines) avec Giselle Pascal qui lui donne une seconde fille : Pascale, elle
même comédienne.
Il a cinq petits-enfants.
Parfaitement comblé, en accord avec lui-même, il
savoure la vie au sein de sa maison de campagne quelque part en Camargue.
Pour sa famille, ses amis, ceux qui le connaissent
bien, Raymond est un tendre, profondément humain et généreux, loin des clichés
de rude ou de bourru imprégnés sur les pellicules du septième art.
Aujourd'hui, un talent tel que le sien manque cruellement
au cinéma français.
Sa présence, aussi.
Son décès, huit mois après celui de Giselle, nous le
confirme.
FILMOGRAPHIE
1941
Six petites filles en blanc, d'Yvan Noé, avec Janine Darcey.
1945
Marie la Misère, de Jacques de Baroncelli, avec Madeleine Sologne.
Naïs, de Raymond Leboursier, avec Fernandel.
Jéricho, de Henri Calef, avec Pierre Brasseur.
1946
La femme en rouge, de Louis Cuny, avec Pierre Larquey.
1947
Le diamant de cent sous, de Jacques Daniel-Norman, avec Suzy Carrier.
Un flic, de Maurice de Canonge, avec Suzy Carrier.
1950
Coupable ?, d'Yvan Noé, avec Junie Astor.
Le clochard milliardaire, de Léopold Gomez, avec Henri Guisol.
1951
Le banquet des fraudeurs, de Henri Storck, avec Françoise Rosay.
1952
Nous sommes tous des assassins, d'André Cayatte, avec Marcel Mouloudji.
Manon des sources, de Marcel Pagnol, avec Jacqueline Pagnol.
Trois femmes, sketch "Mouche" d'André Michel, avec Catherine
Erard.
Le témoin de minuit, de Dimitri Kirsanoff, avec Claude May.
Le fruit défendu, de Henri Verneuil, avec Françoise Arnoul.
1953
Les compagnes de la nuit, de Ralph Habib, avec Françoise Arnoul.
La rage au corps, de Ralph Habib, avec Françoise Arnoul.
Le grand jeu, de Robert Siodmak, avec
Gina Lollobrigida.
1954
La Romana / La belle romaine, de Luigi Zampa, avec Gina Lollobrigida.
Les intrigantes, de Henri Decoin, avec Jeanne Moreau.
Le feu dans la peau, de Marcel Blistène, avec Giselle Pascal.
Marchande d'illusions, de Raoul André, avec Giselle Pascal.
Napoléon, de et avec Sacha Guitry.
Les impures, de Pierre Chevalier, avec Micheline Presle
1955
Les hommes en blanc, de Ralph Habib, avec Jeanne Moreau.
Le crâneur, de Dimitri Kirsanoff, avec Marina Vlady.
Chantage, de Guy Lefranc, avec Magali Noël.
La lumière d'en face, de Georges Lacombe, avec Brigitte Bardot.
1956
La loi des rues, de Ralph Habib, avec Silvana Pampanini.
Le feu aux poudres, de Henri Decoin, avec Françoise Fabian.
Jusqu'au dernier, de Pierre Billon, avec Jeanne Moreau.
Vacances explosives, de Christian Stengel, avec Arletty.
1957
Bitter Victory / Amère victoire, de Nicholas Ray, avec Richard Burton.
La bonne tisane, de Hervé Bromberger, avec Madeleine Robinson.
Mimi Pinson, de Robert Darène, avec Dany Robin.
1958
Ça n'arrive qu'aux vivants, de Tony Saytor, avec Giselle Pascal.
Secret professionnel, de Raoul André, avec Dawn Addams.
1959
El casco blanco / Casque blanc, de Pedro Balaña, Pedro Bonvehi et Tony
Saytor, avec Anne
Vernon.
1960
Chien de pique, d'Yves Allégret, avec Eddie Constantine.
L'Imprevisto / L'imprévu, d'Alberto Lattuada, avec Anouk Aimée.
1961
A view from the Bridge / Vu du pont, de Sidney Lumet, avec Raf Vallone.
Horace 62, d'André Versini, avec Giovanna Ralli.
Carillons sans joie, de Charles Brabant, avec Dany Carrel.
1962
Vénus impériale, de Jean Delannoy, avec Gina Lollobrigida.
Les mystères de Paris, d'André Hunebelle, avec Dany Robin.
1963
La bonne soupe, de Robert Thomas, avec Annie Girardot.
Behold a pale Horse / Et vint le jour de la vengeance, de Fred
Zinnemann, avec Anthony
Quinn.
Fantômas, de André Hunebelle, avec Louis de Funès. (voix
uniquement)
1964
Un soir à Tibériade, de Hervé Bromberger, avec Pascale Petit.
Fantômas se déchaîne, de André Hunebelle, avec Louis de Funès. (voix uniquement)
1965
Furia à Bahia pour OSS 117, d'André Hunebelle, avec Mylène Demongeot.
1966
Maigret a Pigalle / Maigret à Pigalle, de Mario Landi, avec Gino Cervi.
Le deuxième souffle, de Jean-Pierre Melville, avec Lino Ventura
Brigade anti-gangs, de Bernard Borderie, avec Robert Hossein.
Fantômas contre Scotland Yard, de André Hunebelle, avec Louis de Funès.
(voix
uniquement)
1967
L'homme qui valait des milliards, de Michel Boisrond, avec Anny Duperey.
1968
Sous le signe de Monte-Cristo, d'André Hunebelle, avec Anny Duperey.
1969
Un caso di conscienza / Un cas de conscience, de Gianni Grimaldi, avec
Françoise Prévost.
Quanto costa morire / Les colts brillent au soleil, de Sergio Merolle,
avec John Ireland.
Beatrice Cenci / Liens d'amour et de sang, de Lucio Fulci, avec Georges
Wilson.
1971
Cobra : le saut de l'ange, d'Yves Boisset, avec Jean Yanne
L'odeur des fauves, de Richard Balducci, avec Maurice Ronet.
La part des lions, de Jean
Larriaga, avec Robert Hossein.
Les intrus, de Sergio Gobbi, avec Charles Aznavour.
1972
Camorra / Les tueurs à gages, de Pasquale Squitieri, avec Jean Seberg.
Crescete e multiplicatevi, de Giulio Petroni, avec Francesca Romana
Coluzzi.
Abuso di potere /Abus de pouvoir, de Camillo Bazzoni, avec Marilu Tolo.
L'onorata famiglia / Uccidere è cosa nostra, de Tonino Ricci, avec
Simonetta Stefanelli.
Le solitaire, d'Alain Brunet, avec Hardy Krüger.
Un officier de police sans importance, de Jean Larriaga, avec Robert
Hossein.
1973
I guappi / Lucia et les gouapes, de Pasquale Squitieri, avec Claudia
Cardinale.
L'ambizioso / Mourir à Naples, de Pasquale Squitieri, avec Joe
Dallesandro.
Il poliziotto è marcio / Salut les pourris, de Fernando Di Leo, avec
Delia Boccardo.
Piedone lo sbirro / L'inspecteur Flatfoot, de Steno, avec Bud Spencer.
Le complot, de René Gainville, avec Michel Bouquet.
1974
Jackpot, de Terence Young, avec Capucine. (inachevé)
Viaggia ragazza, viaggia hai la musica, de Pasquale Squitieri, avec
Vittorio De Sica.
1975
L'Uomo della strada fa giustizia, d'Umberto Lenzi, avec Luciana Paluzzi.
Die Antwort kennt mir der Wind / Seul le vent connaît la réponse,
d'Alfred Vohrer, avec Marthe Keller.
Scandalo, de Salvatore Samperi, avec Lisa Gastoni.
Change, de Bernd Fischerauer, avec Maria Schell.
Quelli della calibro 38 / Section de choc, de Massimo Dallamano, avec
Carole André.
Quand la ville s'éveille, de Pierre Grasset, avec Louis Velle.
1976
Zerschossene traüme / L'appât, de Peter Patzak, avec Carroll Baker.
Puttana galera, de Gianfranco Piccioli, avec Philippe Leroy.
Paura in città / Tireur d'élite, de Giuseppe Rosati, avec James Mason.
Italia a mano armata, de Marino Girolami, avec John Saxon.
1977
Antonio Gramsci : I giorni del carcere, de Lino Del Fra, avec Mimsy
Farmer.
1978
Porci con la P. 38, de Gianfranco Pagani, avec Marc Porel.
1979
Le rose et le blanc, de Robert Pansard-Besson, avec Bulle Ogier.
1980
Le bar du téléphone, de Claude Barrois, avec Daniel Duval.
1981 Les uns et les autres, de Claude Lelouch, avec
Francis Huster.
1982
Plus beau que moi, tu meurs, de Philippe Clair, avec Aldo Maccione.
Porca vacca ! / Marche au pas, de Pasquale Festa Campanile, avec Laura
Antonelli.
1983
Ronde de nuit, de Jean-Claude Missiaen, avec Françoise Arnoul.
Viva la vie !, de Claude Lelouch, avec
Charlotte Rampling.
Louisiane, de Philippe de Broca, avec Victor Lanoux.
1986
Jubiabá / Bahia de tous les saints, de Nelson Pereira dos Santos, avec
Catherine Rouvel.
1988
Don Bosco, de Leandro Castellani, avec Ben Gazzara.
© Yvan Foucart pour Les gens du
cinéma (actualisé le 14 octobre 2007)